Il y a quelques années, ils y étaient encore !
Source : Gilbert Laconche - Légendes et Diableries Creusoises, tome 2
Localisation : Sardent (23) facile à trouver.
Nous y sommes accueillis par deux petits personnages sympathiques taillés à même le granit :
Saint Martial
"Saint Martial, évêque de Limoges, est un des saints les plus populaires de l'Aquitaine. Aujourd'hui encore vingt-trois villages portent son nom, et de nombreuses paroisses lui sont dédiées. Il est généralement reconnu comme évangélisateur du Limousin et comme le fondateur du siège épiscopal de Limoges. Mais on a longtemps discuté sur son origine, sur l'époque durant laquelle il a vécu et sur le déroulement des principaux événements de sa vie, en particulier sur ses relations directes avec le Christ dont il aurait été l'un des disciples. Aujourd'hui son histoire, débarrassée de légendes qui s'étaient accumulées au cours des âges, apparaît plus clairement. A la suite de Grégoire de Tours on admet qu'il fut un des sept évêques envoyés de Rome en Gaule vers les années 250. En effet les informations fournies par Grégoire de Tours ont été confirmées par les fouilles menées à Limoges en 1960-1961. Elles ont permis de retrouver la crypte de saint Martial contenant deux sarcophages monolithiques en granit, que les archéologues ont daté de la période allant du IIIe au Ve siècle: l'un serait celui de saint Martial, l'autre celui d'un des prêtres qui le secondait. Ces découvertes recoupent la chronologie établie par Grégoire dans son 'Histoire des Francs' (I,30). Saint Martial était particulièrement honoré à Bordeaux. On conservait à la basilique Saint-Seurin son bâton pastoral que l'on portait en procession durant les épidémies. Une église de la ville lui est dédiée et un village de la Gironde porte son nom."
Il est fêté le 30 juin.
Selon Gilbert Laconche, dans ses légendes et diableries creusoises, la légende locale est toute autre :
Martial, venu à Ahun en suivant la route de Bourges à cette ville par Chateaumeillant et Toulx, se mit aussitôt à prêcher la religion du Christ, et invita les habitants à détruire leurs idoles. Les pontifes de Jupiter et de Mercure, furieux de ses attaques, ameutèrent la population. Martial fut saisi, lié au militaire de Gordien qui se dressait près du principal temple païen et flagellé longuement .
Détaché et meurtri des coups qu'il avait reçu, il fut contraint de s'enfuir au plus vite par les clameurs de la populace qui commençait à le lapider. Poursuivi à coups de pierres par la foule furieuse, il courut jusqu'à la fontaine Lagoutte. Arrivé là, épuisé, il dut s'arrêter. Il invoqua le Seigneur et, aussitôt sortirent de la forêt deux lions qui mirent en fuite ses persécuteurs. Il put alors se reposer un peu et étancher sa soif à la source.
Il reprit sa marche vers le sud, toujours suivi de loin par les gens d'Ahun grondants et menaçants mais toujours protégé par les deux fauves. Arrivé au militaire de la Pierre du Marteau, il se retourna, s'appuya de la main gauche à la borne, et tendant la dextre vers ses féroces poursuivants s'écria : Tant qu'Ahun existera, fous il y aura !
Il repartit, suivant toujours la voie romaine, et toujours escorté de ses deux farouche gardiens. A leur vue, les paysans fuyaient en criant des injures ; si bien que Martial décida de s'en défaire. Il imposa les mains sur les deux animaux qui furent aussitôt pétrifiés. Il approchaient de la Chapelle-Saint-Martial où l'un de ces lions de pierre se voit encore près de l'église ; le deuxième a été détruit il y a une centaine d'années.
Altéré par sa longue marche, Martial de désaltéra à une source abondante et claire qui se trouva sur son chemin. Depuis lors cette fontaine a gardé des propriétés miraculeuses. Elle guérit les enfants scrofuleux, les boiteux, les fiévreux, les goutteux et les paralytiques qu'on y plonge ou qui en boivent l'eau. Aussi, tous les ans le jour de la Saint Martial, les gens des environs vont-ils en longue procession de l'église de La Chapelle à la bonne fontaine. Ils y jettent des pièces de monnaie et certaines herbes de la Saint Jean ; ils y puisaient de l'eau dans de petites fioles pour leurs malades.
De leur côté, les habitants d'Ahun vont chaque année, le même jour, en procession expiatoire à la fontaine Lagoutte pour obtenir la rémission du péché de leurs ancêtres . Bien plus, il y a peu d'années encore, les jeunes mère d'Ahun portaient leurs nouveau-nés à la Pierre du Marteau et, de leur tête fragile, heurtaient doucement la borne. Elles espéraient préserver ainsi leurs enfants de la malédiction du saint homme.
Arrivé près de la Chapelle, Martial tourna vers l'ouest et continua sa route vers Limoges, en suivant la voie d'Aggripa par Sardent et Praectorium. Se méfiant des populations farouches de ces régions sauvages, il s'écartait un peu de la chaussée quand elle devait traverser une agglomération. C'est ainsi que pour éviter Sardent, il passait au nord de ce bourg, près de Lavaud-Blanche (...)
Les têtes sont magnifiques , c'est un procédé très ancien qui est utilisé pour la taille de celles ci et c'est de la haute technologie perdue , mais......
RépondreSupprimerJe pense qu'il doit y en avoir encore qui savent tailler le granit mais ils ne doivent pas être nombreux :)
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