Je vous emmène en haut de ce chemin, vous m'y suivez ?
Nous allons aujourd'hui aux Pierres Jomâtres situées sur le mont Barlot, sur la commune de Toulx Sainte Croix.
Il s'agit d'un chaos de pierres granitique toutes plus gigantesques les unes que les autres.
En voici l'une des légendes :
En
ce temps-là le mont Barlot était chauve, le plateau caractérisé
par deux pentes très douces, l’une vers le nord côté Boussac,
l’autre vers le sud, côté Toulx-Sainte-Croix. Sur ces hauts et
larges espaces, de nombreuses sources donnaient naissance à des
ruisseaux qui serpentaient, divisant le terrain.
Aux
extrémités du plateau, là où la pente s’accentue brusquement,
les ruisseaux devenaient cascades ou torrents.
les pains de sucre |
Les
eaux étaient chaudes au sud, (des viviers à fumerolles existent
encore), celles côté nord étaient froides.
La
chanson des chutes, les reflets du soleil sur ces eaux vives, les
larges perspectives environnantes, faisaient de ce lieu un petit
paradis. Bien sur… le guide touristique des fées le signalait en
bonne place avec plusieurs étoiles… et si le site est très
fréquenté aujourd’hui, il l’était déjà à l’époque.
la Boussaquine ou Hésus |
Le
mont Barlot, recherché par les fées, leur offrait tout loisir pour
s’y ébattre, se regarder dans le miroir des eaux pures, y baigner
leurs longs cheveux. Les jeunes fées avaient de longs, très longs
cheveux ; également les reines et princesses celtes qui
fréquenteront ces lieux. Alors on imagine facilement ces jeunes fées
jouant, dansant sur le mont Barlot, sautant par-dessus les ruisseaux
dans d’incessantes farandoles. Leurs ébats n’avaient qu’une
limite imposée par la reine des fées, mais cette limite était
impérative et la reine des fées n’y dérogeait jamais.
« Toutes
les jeunes fées devaient avoir quitté le mont Barlot avant que le
soleil ne soit descendu derrière le « Puy des trois Cornes ».
Or
donc, par un beau soir d’été, le soleil depuis un temps déjà
masqué par le Puy des trois Cornes, les petites fées dans le feu de
l’action, de la fête et du jeu continuaient à danser, chanter,
rire, quand soudain, fondant des nues, la reine des fées arrive…
toute courroucée…Aux jeunes fées, elle donna un ultime conseil :
« Si
une nouvelle fois vous désobéissez, si une nouvelle fois je vous
surprends, après que le soleil soit descendu derrière le Puy des
trois Cornes, je vous punirai et jamais plus vous ne pourrez danser
sur le mont Barlot.
Et
le temps passa ; lune après lune, jour après jour, le mont
Barlot recevait toutes ces jeunes fées insouciantes mais… ce qui
devait arriver arriva.
Car
les fées, c’est un de leurs points communs avec les hommes, les
fées sont désobéissantes.
le bloc central |
Et
le jour arriva où la reine des fées surprit une seconde fois toutes
ces jeunes fées dansant encore après le moment interdit.
Alors,
la colère devint terrible ; les fées assistèrent effrayées à
la réalisation de la promesse que la reine avait faite :
« Vous
ne vous regarderez plus dans les eaux du mont Barlot car je chasse
l’eau… et les ruisseaux coulèrent une dernière fois vers leurs
demeures souterraines et disparurent.
Vous
ne danserez plus sur le plateau car voilà ce que j’en fait…
S’armant
d’un marteau (un marteau de fée est en rapport avec la puissance
d’une reine car si un homme peut avec une masse frapper un rocher,
il fera un éclat gros seulement comme le poing), la reine des fées…
dans une sarabande dévastatrice, frappant à droite, à gauche,
devant, derrière, dans les éclairs des chocs sur le granit,
échevelée mais triomphante… transforma le plateau du Mont Barlot
en ce sanctuaire couvert de blocs énormes.
On
devine facilement les impacts des coups car ils étaient si forts
qu’à chacun d’eux, une gerbe de pierres se formait ; voilà
pourquoi ce qui parait aujourd’hui des entassements de blocs n’est
en fait que les éclats des puissants coups de marteau de la reine
des fées.
la Bascule ou Teutatès |
Enfin,
pour s’assurer définitivement de l’éloignement des eaux
chaudes, la reine des fées dit, joignant un large geste à la
parole :
« l’eau
chaude sortira là où mon marteau tombera… »
Il
faut rappeler la puissance de cette reine pour comprendre que le
marteau vola si loin, que l’eau jaillit à Evaux-les-Bains qui
allait devenir la station thermale que l’on connait. Ainsi se
trouve donnée l’explication de la présence de blocs aussi
gigantesques au sommet du mont Barlot.
Quant
aux ruisseaux d’eaux froides, on ne les voit plus mais on les
écoute sous les éboulis de rocailles (entre la Vilette et Barlot)
devenus ruisseaux souterrains.
la matrice |
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